Fondateurs du royaume de Loango, les Vili (appelés aussi Bavili) sont une population bantou du groupe centre-occidental ; leur langue appartient à la même famille que le kikongo. Ils occupent la plaine côtière, au nord et au sud de Pointe-Noire, du cap Sainte-Catherine à la rivière Chiloango, partagée entre le Gabon, le Congo et Cabinda. Venus du Sud, les Vili étaient à l’origine des dépendants du royaume du Kongo dont ils s’affranchirent définitivement au XVIe siècle. Ils bâtirent donc un puissant État qui jouait le rôle d’intermédiaire, entre l’intérieur et les Européens, pour la traite des esclaves et de l’ivoire. Leur activité commerçante s’appuyait sur la traite avec les Européens, mais aussi sur l’artisanat et la production de sel.
Aujourd’hui, les Vili sont en partie urbanisés, mais ils continuent à jouer un rôle important dans la vie économique de la région, surtout au Congo. En zone rurale, ils sont agriculteurs, cultivant le manioc, les patates douces, le riz et le tabac, ou pêcheurs sur la côte. Leur organisation sociale repose sur la filiation en ligne maternelle. La polygynie est pratiquée. Les associations traditionnelles, liées au culte des ancêtres comme le Mbouiti ou le Bieri, survivent partiellement. De la stratification sociale traditionnelle sont issues les inégalités économiques d’aujourd’hui, l’ancienne aristocratie s’étant en grande partie reconvertie en classe d’entrepreneurs et de commerçants. Cette capacité d’adaptation s’était déjà manifestée dans le passé, à travers les transformations et les évolutions qu’avait subies la société vili au cours de son histoire précoloniale.
— Roger MEUNIER